Entre la fantaisie de Jules Verne et la science-fiction d’Orwell, entre récit d’aventure et dystopie, le roman de Karel Čapek La Guerre des salamandres met en scène des créatures aux qualités presque humaines, surexploitées par l’homme.
Publié en 1936, le roman brille par son acuité sur le devenir de l’Europe, sa pertinence dans la peinture du capitalisme et son anticipation des problèmes écologiques.
Avec ce spectacle jubilatoire, subtilement porté par le jeu enlevé des comédiens qui passent d’un personnage à l’autre, de l’univers marin à la table des négociations internationales, Robin
Renucci restitue dans une mise en scène foisonnante l’atmosphère du roman visionnaire et l’humour grinçant de son auteur.
Ne pensez pas que l’évolution qui a abouti à notre vie soit la seule possibilité d’évolution sur notre planète. Karel Capek
Yan Duyvendak et Roger Bernat transforment le théâtre en cour d’assises. Ils signent Please, continue (Hamlet), un spectacle‑procès qui réenvisage notre relation à l’idée de justice.
Les faits sont réels. Au sein d’une banlieue populaire, durant une fête de mariage, un jeune homme tue le père de sa petite amie. Cette dernière dénonce un meurtre. L’accusé, lui, affirme qu’il s’agit d’un accident. Trois ans plus tard, l’affaire est jugée devant une cour d’assises. C’est ce procès que réinventent Yan Duyvendak et Roger Bernat en croisant cette histoire d’homicide avec la plus célèbre pièce de Shakespeare. Ainsi, le prévenu s’appelle Hamlet, sa mère Gertrude, la victime Polonius et la plaignante Ophélie.
Ces quatre personnages sont les seuls comédiens du spectacle. Le président, le procureur, les avocats, l’huissier et l’expert‑psychiatre sont, eux, incarnés par de véritables professionnels de justice. Quant au jury populaire, il est composé de spectateurs. C’est lui qui, à la fin de la représentation, statue sur l’innocence ou la culpabilité de l’accusé. Établissant un théâtre du réel, Please, continue (Hamlet) dessine une scène où le fonctionnement de la justice apparaît au grand jour.
Thomas Piasecki revient dans son bassin minier natal à la faveur d’une fresque familiale. Le récit débute en 1998, à Bruay-la-Buissière, au moment de la victoire de la France en Coupe du Monde. Bac en poche, Charles s’élance confiant dans la vie. On le retrouvera en 2021. Au centre du plateau se tient la maison parentale où se croisent trois générations, entre tragédies et réflexions sociologiques, le poids du passé et la peur de l’avenir. Ou comment envisager la grande Histoire à travers la petite.
Jeune ressortissant de Platoniun, A est fasciné par la Terre. Il rejoint la France et entame des études universitaires. Le rêve de l’étrange étranger à la peau bleue se frotte à la réalité des terriens.
Métaphore contemporaine, cette fable construite en miroir et imaginée au travers du prisme de la jeunesse aborde des questions essentielles : l’acceptation de l’Autre dans sa différence, l’ouverture aux mondes.
Un théâtre d’images empreint d’un univers musical sphérique et électronique, prolongement d’une langue forte et poétique.
Dans Mémoire de fille, livre paru en 2016, Annie Ernaux revient sur un événement personnel dont l’onde de choc a marqué son existence : sa première nuit avec un homme, durant l’été 1958, alors qu’elle avait 18 ans. Dans un va‑et‑vient continu entre ce passé et le présent de la narration, l’écrivaine interroge la jeune fille qu’elle a été, s’appuyant sur des images restées gravées dans son esprit, ainsi que sur des photographies et des lettres écrites à des amies.
« Eté 2014, j'entends Irène Frachon à la radio. Son courage et sa détermination me touchent. Une héroïne d’aujourd’hui comme j’ai besoin d’en voir sur les plateaux de théâtre. Je la rencontre. Elle me parle de son combat. Des malades pour qui elle se bat avec acharnement. Elle est émue. Toutes les cinq minutes, elle reçoit des messages de patients qui lui donnent des nouvelles, racontent leurs examens, leurs expertises. Elle est là pour eux. Plusieurs fois, en parlant, elle a les larmes aux yeux. Elle me donne les coordonnées de victimes du Médiator. Je vais à leur rencontre, chez eux. Paris, Lille, Marseille, Carcassonne, Dinard... A mon tour, je suis profondément remuée quand ils me racontent. Certaines femmes sont jeunes. L’une d’entre elles avait mon âge, 37 ans, quand elle a été opérée à cœur ouvert. Je rencontre un des avocats qui les défend. Je m’intéresse au droit des victimes dans notre pays. Ca me passionne. J’écris. Beaucoup. Beaucoup trop. Je dois choisir ce que j’ai envie de raconter. Irène m’a amenée aux victimes et c’est d’elles que je veux parler. J’écris l’histoire d’une femme qui contient un peu de chacune des personnes que j’ai rencontrées. Je l’appelle Claire Tabard. »
Pauline Bureau
Avec Yann Burlot, Nicolas Chupin, Rébecca Finet, Sonia Floire, Camille Garcia, Marie Nicolle, Anthony Roullier, Catherine Vinatier.
Dramaturgie : Benoîte Bureau - Scénographie : Emmanuelle Roy - Composition musicale et sonore : Vincent Hulot - Lumières : Bruno Brinas - Costumes et accessoires : Alice Touvet - Collaboration artistique et chorégraphie : Cécile Zanibelli - Vidéos :Gaëtan Besnard
Alice Laloy dans sa toute nouvelle création pour laquelle elle s’inspire des jeux vidéos. Au cœur d’une stupéfiante scénographie, deux joueurs se défient et font s’affronter des avatars à la gestuelle étrange. Katharsy, le maître du jeu, arbitre et compte les points. Au fil des parties, le jeu devient de plus en plus violent… Dans ce spectacle hors du commun, Alice Laloy mélange les corps, les objets, le théâtre, la danse, l’acrobatie, la musique et le chant. Une réflexion implacable et ludique sur la compétition et la manipulation…
2007. Martine Russolier, la fille d’une personnalité publique d’extrême droite, est retrouvée morte à l’issue d’une soirée arrosée. Le jeune homme noir, qu’elle venait de rencontrer sur internet et avec qui elle a passé la nuit, est rapidement suspecté, puis condamné. Tous les ingrédients sont réunis pour que les opinions se cristallisent en un débat brûlant… Ce thriller met en scène quatre situations apparemment très différentes, qui s’entremêlent peu à peu pour révéler leur lien à ce fait divers. Coulisses d’un théâtre, loges d’un plateau télévisé, atelier de restauration d’œuvres picturales, sous-sol d’un commissariat… À travers un dispositif où toutes les situations et les temporalités coexistent sur scène, l’histoire nous entraîne dans quatre « arrières-décors ». Dans ces lieux coulisses où les personnages se confrontent à l’imminence de leur propre exposition, Baptiste Amann nous invite à explorer la grande question de la subjectivité, et de notre rapport tourmenté à l’irrésolu.
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