PRESENTATION
Au cœur de la nouvelle création du metteur en scène et musicien Mathieu Bauer, une interrogation en forme d’utopie : « Est‑ce que tu entends ce que j’entends ? ». Creusant le sillon de l’écoute, le directeur du Centre dramatique national de Montreuil a imaginé un concert‑conférence débridé au sein duquel trois musiciens et deux comédiens – qui mixent en direct à l’aide de micros, de platines, d’instruments — nous invitent à naviguer dans l’histoire de la musique et des sons.
Un air de Purcell, une musique de film de Nino Rota, le tube Paroles, Paroles de Dalida et Alain Delon, un lied de Gustav Mahler, des extraits de films, des ambiances de forêts, d’orages, de villes… Ample et éclectique, la playlist qui naît à nos oreilles est enrichie de réflexions sensibles et théoriques venant resituer chaque morceau dans son contexte. Sous le signe de l’expérimentation et de l’entertainment, DJ Set (sur) écoute nous entraîne ailleurs, ouvre nos horizons pour poser les bases d’un « j’entends qui nous engage ».
Parfois, il suffit qu’un festival existe pour que des spectacles prennent une nouvelle dimension. Pour sa 4e édition, le festival Mesure sur mesure au Nouveau Théâtre de Montreuil (Seine-Saint-Denis) dirigé par Mathieu Bauer, accueille aussi bien la compagnie italienne Motus (lire ci-dessus), presque jamais vue en France, que sa propre création, DJ set (sur) écoute, ou encore une reprise d’Encyclopédie de la parole par Joris Lacoste. Qu’ont en commun les trois spectacles cités, parmi une dizaine ? L’exploration du son. Dans la pièce musicale de Mathieu Bauer, ils sont donc cinq sur scène, deux femmes et trois hommes, à «tenter de s’emparer de nos oreilles», et ce qui réjouit immédiatement est la variété de leur horizon. Chanteuse lyrique et comédienne comme l’est Pauline Sikirdji, ou ancienne de chez Castorf et du Ballet de Francfort telle Kate Strong, dont la présence rageuse est impressionnante ? On ne choisit pas. Comme dans le précédent spectacle de Bauer d’après le livre Please Kill Me, ce sont deux essais de Peter Szendy qui servent de ligne conductrice à cette conférence-concert : Tubes, la philosophie dans le juke-box, et surtout Ecoute, une histoire de nos oreilles. Avec une question qui instaure aussitôt une mise en pratique : entends-tu ce que j’entends ? Autrement dit : est-ce que l’écoute est partageable ? S’abstrait-on des mêmes bruits ? Qu’est-ce qu’un paysage sonore ? Lors de ce mix en direct, avec nombre de vinyles sur scène, on entendra le froissement d’une feuille (45 décibels), l’analyse précise de Parole, le tube de Dalida avec Alain Delon, ou des textes de Jankélévitch. Comment interprète-t-on le silence ? Celui d’une classe de lycéens tout ouïe, parmi les spectateurs, était en tout cas impressionnant.
Participants : tous niveaux (2de, 1e, Tle)
Venez confronter les recherches de Léonard de Vinci sur l’Architecture, la science, et ses réflexions sur l’éthique de la recherche, la Nature et la Botanique Léonard de Vinci est célèbre pour sa peinture , mais sa dimension Humaniste prend un sens très pertinent dans ses réflexions sur la Science, l’Architecture et la Technologie. En effet Léonard ne vivait pas de sa peinture mais principalement de ses travaux sur les fortifications, des ouvrages hydrauliques, des machines très ingénieuses qui en faisaient un généraliste de Génie. Surtout sa spécificité est de relier les savoirs, technique, anatomique, scientifique, artistique pour en faire un tout cohérent. Loin d’une vision magnifique mais figée du savoir, Léonard investigue sans cesse: il observe le vol des oiseaux, la nage des poissons, l’expression du visage humain, les mouvements de l’eau, la croissance des plantes, et cherche un dénominateur commun: le mouvement de la Vie. Ses recherches sur de nouvelles armes, sur les ancêtres du sous-marin et bien d’autres l’amènent à se poser cette question: le savoir et la science sont-ils source de bonheur ? Ce questionnement que l’on retrouve dans ses écrits, les Carnets constitués de 1500 feuillets écris à rebours, font un écho étonnant au questionnement actuel sur les enjeux du vivant: la Science va-t-elle trop loin; qu’est-ce que le bonheur? Patrick SCHEYDER met en écho les écrits de Léonard dits par LONSDALE, BARRAULT et les réponses de Boris CYRULNIK et Allain BOUGRAIN-DUBOURG sur les thèmes abordés: la Botanique, la Biodiversité, l’homme, la beauté et le mystère du monde que Léonard a voulu percer par tous les outils disponibles à son époque. Patrick joue BACH et des Improvisations.
Des visuels de dessins et de peintures animés réalisés par SKERTZO mettent en mouvement sur grand-écran, des peintures et des dessins de VINCI.
Alors qu’elle prenait part à la cérémonie de naturalisation qui lui conféra officiellement la nationalité française, l’auteure metteure en scène Alexandra Badea prit à la lettre cette remarque de l’officier d’état civil « À partir de ce moment vous devez assumer l’histoire de ce pays avec ses moments de grandeur et ses coins d’ombre. » Comment dénouer les nœuds de l’histoire, ces « points de non-retour » dont on effleure parfois les thèmes dans les repas de famille, sources de blessures et de divisions de la société française, qui ont pour nom collaboration, colonialisme, etc.
Comme dans les meilleurs récits, tout commence par une histoire d’amour. Dans la ferveur bouillonnante de la France pompidolienne de l’après-mai 68, des jeunes gens tombent amoureux, tous deux sont porteurs d’un lourd passé. L’un prend sa source dans l’Europe centrale de l’après-guerre, l’autre dans l’Afrique occidentale post-coloniale. Parviendront-ils à remonter le fil de leur histoire familiale pour vivre un présent serein ?
Dans une fresque déployée en trois parties , Alexandra Badea et ses acteurs donnent la parole à ceux que l’on n’entend pas, dans une traversée de l’histoire contemporaine et résolument universelle de la France.
Dans Kohlhaas, il est question d'injustice. Il est question de ceux qui ne savent ni lire ni écrire face à ceux qui savent se
servir des écrits et des lois.
Il est question d'un homme qui voudrait tout simplement que tout redevienne comme avant ; avant qu'il ne croise un plus fort que lui sans scrupule. Il est question de la violence qui
engendre la violence.
De la révolte d'un peuple. Du mépris des puissants pour le peuple.Il est question d'un être perdu dans ce monde qu'il ne reconnaît plus. Agressé de toutes parts, il ne lui reste plus q'à
s'exclure du monde et à frapper dessus.
C'est une histoire universelle. Comme les contes. Et c'est certainement un conte que nous proposent ici Baliani et Rostagno.
Un conte pour enfants devenus adultes, ayant besoin d'entendre ce qui se passe en l'être humain, dans des situations à la fois extrêmes et si proches d'eux. C'est aussi un mythe qui joue avec le
souvenir d'un théâtre antique dans lequel se mélangent récit et personnages, poésie et dialogue. Kohlhaas en a la naïveté et la force.
C'est en cela un théâtre populaire proche du théâtre de tréteaux, qui demande à l'acteur le courage de parler, les yeux dans les yeux, avec ceux réunis autour de lui. Tel un conteur, l'acteur
entraîne le public au coeur de la fable.
Cinq actrices s’emparent de Macbeth pour raconter et jouer la pièce. Une distribution jeune, cosmopolite et féminine interroge cet univers patriarcal et vieillissant, excessivement masculin. Un choeur de femmes qui chantent et jouent de la musique, changent le décor, changent de costume. Elles sont tout à la fois les narratrices, les différents rôles et le paysage sonore dans lequel elles jouent.
Macbeth est de l’étoffe dont sont faits les cauchemars : située à la limite entre rêve et réalité, la pièce interroge notre rapport au destin, au fantasme, au pouvoir. Elle donne à voir la fuite en avant d’un roi régicide qui, pactisant avec le diable, se désolidarise du monde social.
Dans l’Allemagne conservatrice du XVIIIème siècle, Geesche, issue de la petite bourgeoisie, n’a aucune liberté. Brutalisée par son mari, sans cesse dévalorisée, sa vie semble toute tracée à la place qui, en tant que femme, lui a été assignée dès sa naissance. Alors, quand la mort frappe étrangement ses oppresseurs, s’agit-il vraiment d’une «malédiction» ? Cédric Gourmelon met en scène cette pièce explosive et irrespectueuse de Fassbinder, qui bouscule les codes de la représentation et interroge les fondements de notre société et de sa morale. Qui est la victime ? Qui est le bourreau ?
Fassbinder a écrit Liberté à Brême en s’inspirant d’un fait divers. Au XVIIIème siècle, Geesche Gottfried semblait être victime d’une étrange «malédiction» : ses proches mouraient les uns après les autres. Elle est devenue une figure locale, on la surnommait «l’Ange de Brême», parce que, malgré toutes ces épreuves, elle trouvait toujours la force d’accompagner ces gens dans la mort, d’être à leur chevet, dévouée jusqu’à la fin. Quand on a découvert qu’elle les avait tous empoisonnés, il y a eu une telle haine contre elle qu’elle a été exécutée en place publique. Il reste, à Brême, à l’endroit de son exécution devant la cathédrale Saint-Pierre, un carré incrusté dans le sol, sur lequel les gens avaient coutume de cracher.
C’est le point de départ de Fassbinder. Mais ce qui l’intéresse n’est évidemment pas d’écrire une «pièce d’époque». Il semble interroger avec ironie ce que «liberté» veut dire, de tout temps.
Il écrit cette pièce explosive pour bousculer les codes d’une société d’apparence paisible mais qui porte en elle tous les germes du «fascisme ordinaire», dans ce qu’elle comporte d’interdiction, de hiérarchie, d’oppression, sous couvert de «moralité».
Qu’est-ce que la morale ? Ce qui est passionnant, c’est l’empathie qu’il suscite vis-à-vis du personnage de Geesche, qu’on trouve injustement traitée, niée, contrainte, et qui s’avère être une tueuse en série.
Dossier de presse
Galerie photos
Une réflexion de la comédienne principale - Valérie Dréville - sur le jeu du comédien (rapport au personnage, notion de présence)
(à partir de 15 ans)
Au début de Change me, nous suivons l’histoire d’une jeune fille qui fait croire à son groupe d’amis et à sa petite copine
qu’elle est un homme. Au cours d’une soirée où les deux jeunes filles s’apprêtent à avoir leur premier rapport sexuel, l’identité de la jeune transgenre est révélée et le scandale
éclate.
Notre spectacle met en scène la difficulté de l’affirmation de soi au milieu des autres et interroge la question du genre. Suis-je obligé de me comporter comme une fille à cause de mes attributs
sexuels ? Puis-je vivre comme un homme, et aimer qui je veux ?
Alors, comme des fantômes surgissant du passé, apparaissent une fable mythologique d’Ovide, des interviews extraites d’un documentaire autour du fait divers de Teena Brandon, des scènes en
alexandrins d’une pièce de Benserade….
L’histoire jusqu’ici linéaire, se tord et se transforme.
« Il fallait, je le sais, que la terre produisît tous les monstres » – Ovide
Figures mythologiques, alexandrins du XVIIe siècle, faits de société des années 1990 : un spectacle kaléidoscope aux accents de thriller pour éclairer la question de la transidentité.
C’est l’un des épisodes des Métamorphoses d’Ovide, repris au XVIIème siècle par l’auteur Isaac de Benserade. L’histoire d’Iphis qui, pour échapper à la mort, est secrètement élevée comme un garçon par sa mère. Arrivée à l’âge de se marier, elle doit s’unir à la belle Iante, avec qui elle partage une tendre passion. La déesse Isis décide de porter assistance aux deux promises. Elle transforme Iphis en jeune homme, permettant à leur amour de s’exprimer librement.
Change me associe les vers d’Ovide et ceux d’Isaac de Benserade à la matière d’un drame ayant marqué les États‑Unis, au début des années 1990 : le viol et l’assassinat d’un jeune transgenre par ses amis, lorsque ces derniers découvrent sa véritable identité sexuelle. Croisant les genres et les époques, les metteurs en scène Camille Bernon et Simon Bourgade font naître un mythe contemporain. Ils montrent comment — parce que la société a toujours censuré, nié ou marginalisé les populations transgenres — l’histoire ne cesse de se répéter et d’être, à chaque époque, source de violence.
https://www.theatre-contemporain.net/spectacles/Change-me/critiques/
Vous trouverez comme d'habitude une compilation de critiques sur le site Theatre Contemporain . Net
NB : il contient des croquis de la scénographie et de nombreuses photographies
"Un jour, on se lève. On a 20 ans. On en a 50 ou 70 peu importe. On décide ce jour-là d'aller en rejoindre d'autres (...) Cela fera de soi un sympathisant. Voire un opposant. Certains diront : un résistant. Projet d'aéroport, usines à vaches ou à porcs, enfouissements de déchets hautement radioactifs... Ce texte rend hommage aux femmes et hommes qui s'engagent dans ces combats." Catherine Zambon
Avec gravité et légèreté, Catherine Zambon nous donne à entendre les récits de personnages en lutte dans la France contemporaine et les dévoile dans leur intimité avec leurs rêves, leurs doutes, leurs fantaisies, leurs espoirs. Des témoignages qui « requestionnent » nos utopies !
Alice Laloy dans sa toute nouvelle création pour laquelle elle s’inspire des jeux vidéos. Au cœur d’une stupéfiante scénographie, deux joueurs se défient et font s’affronter des avatars à la gestuelle étrange. Katharsy, le maître du jeu, arbitre et compte les points. Au fil des parties, le jeu devient de plus en plus violent… Dans ce spectacle hors du commun, Alice Laloy mélange les corps, les objets, le théâtre, la danse, l’acrobatie, la musique et le chant. Une réflexion implacable et ludique sur la compétition et la manipulation…
2007. Martine Russolier, la fille d’une personnalité publique d’extrême droite, est retrouvée morte à l’issue d’une soirée arrosée. Le jeune homme noir, qu’elle venait de rencontrer sur internet et avec qui elle a passé la nuit, est rapidement suspecté, puis condamné. Tous les ingrédients sont réunis pour que les opinions se cristallisent en un débat brûlant… Ce thriller met en scène quatre situations apparemment très différentes, qui s’entremêlent peu à peu pour révéler leur lien à ce fait divers. Coulisses d’un théâtre, loges d’un plateau télévisé, atelier de restauration d’œuvres picturales, sous-sol d’un commissariat… À travers un dispositif où toutes les situations et les temporalités coexistent sur scène, l’histoire nous entraîne dans quatre « arrières-décors ». Dans ces lieux coulisses où les personnages se confrontent à l’imminence de leur propre exposition, Baptiste Amann nous invite à explorer la grande question de la subjectivité, et de notre rapport tourmenté à l’irrésolu.
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